Enquête sur la transmission

Restitution : Quel rapport entretenez-vous avec l’apprentissage et la technique en bal folk ?

Suite à des discussions entre Transmetteurs du groupe Facebook Transmettre les danses trad et folk sur les danseurs qui “vont en bals mais qui désertent les stages”, une enquête a été ouverte sur mon blog, creactiviste.fr et diffusée sur les réseaux sociaux durant un peu plus d’un mois. Avec une telle enquête, l’objectif est de se renseigner sur le public des bals folk, l’intérêt que les danseurs et danseuses montrent pour la pratique, et les freins ou les orientations que nous pourrions donner à nos stages pour être plus attractifs.

Je vous présente ici les résultats de ce questionnaire, compilés par mes soins.

L’enquête sur l’apprentissage et la technique des danses du bal folk

Quoi et quand ?

Le questionnaire a été ouvert le 13 mai et fermé le 21 juin 2023 pour un total de 315 réponses. À son ouverture, le formulaire a été présenté au public du groupe Transmettre, et les réponses sont incluses dans les résultats de l’enquête (comme celles d’autres transmetteurs par la suite).

Le formulaire anonyme de Google Form a donné ses résultats sous forme de fichier Google Sheets, qui a ensuite été intégré dans Google Data Studio, pour être traité sous forme de data-visualisation, permettant ensuite de faire des tris dans les types de réponses, et d’analyser les résultats en fonction de certains paramètres.

Les paramètres de tri les plus fréquemment utilisés sont :

  • la tranche d’âge des personnes
  • le niveau de danse (auto) estimé des personnes
  • le nombre d’années de pratique (de danses du bal folk
  • si les personnes enseignent la danse ou non

Certaines questions permettent d’extraire des données chiffrées (statistiques et graphiques). Certaines questions de texte libre permettaient aux gens de donner leur avis, qui peuvent donc difficilement être présentés sous forme de graphiques. Enfin, certaines réponses ont été extraites et seront présentées ici car elles me semblent présenter un caractère original et pertinent à la réflexion.

Cet article est dédié aux réponses du formulaire. Toutefois, comme nous sommes sur mon blog et pas sur une étude officielle, je me permettrais d’ajouter mon avis personnel et mes réflexions qui figureront en rose.


Attention

Il est important de rappeler que je ne suis chercheuse, ni en sciences sociales, ni en danse, et que cette enquête et son analyse ont été faites à la fois à titre bénévole et amateur. Je suis également consciente que les réponses cumulées de 300 personnes ne sont pas représentatives de l’ensemble des points de vue des danseurs du bal folk en France ou dans le monde. L’interprétation que j’en fais peut être erronée. Enfin, les avis exprimés par certains danseurs de bal folk présentés ici, ne reflètent pas mon avis personnel.


Qui a répondu à cette enquête ?

Sur les 315 personnes ayant répondu à l’enquête, on compte :

  • une majorité de femmes : 64% de femmes et 31% d’hommes
  • 54% des répondants ont moins de 40 ans
  • 39,7% des répondants déclarent transmettre la danse ou souhaitent le faire
  • 89% des personnes déclarent avoir déjà pris des cours de danse
  • 95% des personnes sont intéressées par la progression en danse

Malgré plusieurs rappels sur les réseaux sociaux, cette enquête a majoritairement touché des personnes ayant plus de 10 ans de danse derrière eux.

  • 30% entre zéro et 4 ans de pratique
  • 25% entre 5 et 10 ans de pratique
  • 44% ayant plus de 10 ans de pratique

Étant donné le sujet assez “pointu”, il n’est pas très étonnant que des personnes impliquées depuis longtemps aient pris la peine de se pencher sur le sujet.

Etant donné la grande proportion de personnes ayant un passif de danse important, il est donc fort possible que leur vision et leurs motivations présentent un biais et ne soit pas forcément partagé par les nouveaux entrants.

Les notions importantes

L’auto-évaluation du niveau de danse

Après les questions de présentation (genre, tranche d’âge, nombre d’années de pratique), il était demandé aux gens d’autoévaluer leur niveau parmi 4 choix (débutant, intermédiaire, avancé, expert), et ensuite d’expliciter quelles “notions” leur semblaient associées / acquises.

On obtient :

  • 10% de débutants
  • 30% d’intermédiaires
  • 50% d’avancés
  • 10% d’experts
Niveau des répondants

Les notions techniques liées aux danses de couple et de groupe

À la question, selon vous, que regroupe ce niveau de danse ? [En danses de couple], si on se focalise sur les réponses faisant consensus pour 30% des répondants de la catégorie, on obtient :

Le 7e critère proposé, Connaître l’histoire de la danse, obtient de peu 30% des suffrages pour les experts.

À la question, selon vous, que regroupe ce niveau de danse ? [En danses du groupe], si on se focalise sur les réponses faisant consensus pour 30% des répondants de la catégorie, on obtient :

Le critère savoir improviser / variations a beaucoup moins d’importance lors des danses de groupes, il apparaît donc plutôt en bas du classement, sauf pour les experts.

Intéressant : changeons les critères d’âge, et comparons les valeurs intéressantes pour les plus jeunes (19-30 ans) et les plus vieux (+ de 60 ans).

PS : le nombre de – de 30 ans et + de 60 ans n’étant pas équivalents, les schémas si dessous sont présentés à la proportionnelle.

Enquete - notions couple
Enquete - notions groupe

Savoir Changer de rôle est une notion plus fréquemment citée par un public de moins de 30 ans, alors que Connaître les pas de base ou savoir improviser / variations semblent plutôt équivalents aux deux tranches d’âge.

Les intérêts et implications en dehors du bal

Le milieu du bal folk étant un milieu fortement multi-pratiques et basé sur le bénévolat, le questionnaire demandait également En dehors du plaisir de venir au bal, quelles notions vous intéressent ?

Parmi les 4 options proposées, 3 ont été plébiscités par plus d’⅓ des répondants :

  • 53% des répondants se sont déjà intéressés au patrimoine / collectages / histoire du bal folk
  • 51% sont bénévoles ou membres d’une organisation
  • 36% sont musiciens et participent à un groupe ou à des boeufs

L’engagement dans des groupes de paroles où les discussions sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) ont concerné 20% des répondants.

Un champ libre permettait de compléter les réponses, plusieurs personnes ont ainsi déclaré transmettre la danse, pratiquer la danse comme activité de bien-être, être impliqué dans différentes structures, créer des podcasts…

Je suis musicienne et j’aime que les bals soient animés par des musiciens et pas de la musique enregistrée. J’aime les échanges entre musiciens et danseurs.

Oublier mes devoirs et mes rôles sociaux. Vivre au présent absolu.

L’aspect politique (le bal comme arme de subversion collective).

J’aime comprendre la structure d’un pas en détail, car alors on trouve l’ergonomie de la danse et donc un confort physique qui permet pour moi une musicalité dans le corps et un meilleur dialogue avec mes partenaires.

Je me sens très isolée sur ces questions mais je rêve que de la même façon que l’on évoque de plus en plus les violences sexistes dans le milieu des bals, on évoque aussi les violences validistes.

Les affirmations sur la danse et les danseurs

Les internautes étaient invités à répondre à plusieurs listes d’affirmations par tout à fait d’accord, moyennement d’accord, pas d’accord ou je ne sais pas. Ces observations avaient pour but d’introduire le questionnaire en lançant la réflexion sur plusieurs points. L’idée n’était pas forcément que ce soit “utile” pour la construction de futurs stages, mais plutôt pour déconstruire un certain nombre d’idées reçues par certains danseurs.

Par exemple, l’affirmation Les gens dansent plus mal qu’avant est régulièrement entendue sur les réseaux sociaux. Pourtant 26% des répondants ont répondu non et 45% ont répondu je ne sais pas.

À la question c’est important pour moi de danser avec des bons danseurs, aucun avancé/expert n’a répondu je ne sais pas. La majorité des répondants à répondu “Tout à fait d’accord” (34%) et Moyennement d’accord” (46%).

À la question c’est majoritairement les danses de couple qui m’intéressent, 49% des répondants disent non.

Enquête - Affirmations

Toutes les réponses exprimées vont à l’encontre de certaines idées reçues que j’entends fréquemment, notamment que les gens ne s’intéressent qu’aux danses de couple et non aux danses collectives, ou qu’ils ne sont pas intéressés par la technique.

Les lieux de transmission

Lieux d’initiation

C’est un peu le but de cette enquête : savoir si les gens se sont formés, où et comment.

À la question Comment avez-vous été initié à la danse ?, les réponses sont très variées et les personnes pouvaient donner plusieurs éléments de réponse, du type “Découverte des bals, puis ateliers hebdomadaires, stages”. Chaque élément a été compté séparément.

  • 20% disent qu’ils sont allées directement en bal
  • 13% sur l’impulsion d’un ou plusieurs amis
  • 15,4% déclarent être passé par des stages
  • 6% par des cours réguliers
  • 7% déclarent avoir appris leurs premières bases sur le parquet, par imprégnation des autres danseurs
  • 5,6% déclare qu’il s’agit d’un héritage ou d’une pratique familiale ou culturelle

Les provenances sont ensuite très variées : passage de musicien à danseur, dans le cadre de leur école, dans une sortie OVS, par hasard…

Il est intrigant de voir parfois “sur le tas”, “explication d’autres danseurs”, “pair à pair”, “sur le parquet”, “par observation”, “par mimétisme” et … “imprégnation”. Dans cette enquête, plusieurs personnes qualifient d’imprégnation leur manière d’apprendre sur le parquet par mimétisme, et c’est une réflexion que je trouve à la fois surprenante et intéressante.

Pour moi, l’imprégnation signifie héritage culturel ou familial, où effectivement il y a une transmission naturelle non réfléchie depuis l’enfance, mais je n’aurais jamais pensé à qualifier comme ça l’apprentissage sur le parquet. C’est une thématique que j’aimerais beaucoup creuser avec les danseurs pour voir les opinions des uns et des autres.

De nombreuses personnes expriment une sorte de cheminement, avec la découverte en bal, via des amis ou de la famille, puis des stages ou des festivals. Parfois c’est également une redécouverte en plusieurs temps (gens qui ont pratiqué dans l’enfance, puis redécouverte à l’âge adulte).

Enfin, il y a des passerelles avec d’autres milieux : des gens d’autres danses qui sont invités, des musiciens qui se mettent à danser…

Je prenais l’apéro l’apéro avec des copains-copines dans un parc, il y avait un bal sauvage à côté et on nous a invité·e·s à danser. J’ai trouvé ça chouette et je suis « tombé dans la marmite ».

Autodidacte puis cours, ateliers et stages.

Avec les initiations au début des bals.

Par hasard, sur un chantier de bénévoles dans l’Aveyron. Parmi les bénévoles, un couple nous a proposé, un soir, une initiation de danse folk (des danses de groupe uniquement).

À la vue des résultats, on peut extrapoler que par rapport à certaines danses comme le tango argentin, où les danseurs vont s’initier en cours puis vont en soirée, beaucoup de danseurs de bal folk commencent par le bal, souvent à l’initiative d’amis ou de la famille, et vont aux cours après.

Lieux de pratique

À la question Êtes-vous intéressé par le fait de progresser en danse, 95% des personnes répondent oui.

À la question Avez-vous déjà pris des cours de danse ? (hors initiation), 89% des répondants disent oui.

La question suivante, Si oui, dans quel cadre permettait de choisir un ou plusieurs éléments dans une liste, mais aussi de cocher une case personnalisée.

  • 37% lors de stages en festival
  • 25% dans des cours réguliers organisés par leur communauté locale
  • 20% dans des stages organisés par leur communauté locale
  • 15% dans des stages longs ou des résidences
  • 2% lors de cours particuliers

Dans la liste des éléments supplémentaires ajoutés par les internautes, on trouve la mention de cours dans d’autres danses. Ceci explique (et il m’a aussi été fait remarquer) que débutant en danses folk ne signifiait pas pour autant « débutant en danse », et que la courbe de progression technique de certaines personnes dépendait également de leur passif personnel.

Quel est le meilleur cadre d’apprentissage ?

À la question dans quel cadre pensez-vous apprendre le mieux des danses, les répondants plébiscitent :

  • 28% les stages
  • 24% la pratique en bal
  • 20% la participation à des cours réguliers
  • 11% les ateliers en festival
  • 7% les stages longs
  • 6% l’enseignement de pair à pair (amis / autres danseurs)

Plusieurs répondants complètent leur apprentissage par de la pratique à domicile, face à un miroir, avec un partenaire dédié ou en ayant recours à des récapitulatifs vidéos.

Enquete - Cadre d'apprentissage

Plusieurs personnes ont mentionné des conditions qui améliorent la transmission :

  • la qualité de l’enseignement et du transmetteur
  • un nombre d’apprenants pas trop élevé
  • plus d’homogénéité du niveau des apprenants
  • le fait d’avoir des retours personnalisés
  • la possibilité de pratiquer directement après le stage (en bal ou en festival)
  • la transmission pair à pair

Pour parfaire leur apprentissage, certains danseurs complètent par des révisions en vidéo, des questions à des transmetteurs ou des danseurs expérimentés, l’observation des autres danseurs, la pratique en solo à la maison.

Les danseurs citent généralement plusieurs cadres d’apprentissage (par ex : stages en festivals, cours régulier et stage de perfectionnement) ce qui sous-entend qu’ils sont sensibles à plusieurs formes de transmission.

Plusieurs personnes précisent qu’ils souhaitent des enseignants de qualité ET originaires de la région de la danse. Pour d’autres, cours réguliers est associé à “apprendre la base” alors que le stage est lié à une notion de perfectionnement.

Enfin, si on change le tri et qu’on analyse les résultats par tranches d’âge, les 19-30 ans plébiscitent la pratique en bal, puis les stages et le pair à pair.

Je trouve qu’il y a une bonne marge de progression quand on danse de manière continue sur quelques jours, donc lors de festivals par exemple. Néanmoins je pense que le meilleur moment pour apprendre c’est en dehors des festivals (histoire d’avoir un apprentissage continu entre les festivals et pratiquer lors de festivals ou bals). Mais il est bon de connaître divers professeurs et types d’enseignements et ça c’est souvent possible que lors de festivals.

Autant en m’imprégnant visuellement de la danse d’excellents danseurs (des heures durant…) qu’en dansant avec des partenaires « riches », qu’en suivant les ateliers d’experts de la danse et bon pédagogues ; l’opportunité et l’importance de l’une ou l’autre de ces ressources varient au fil des « phases de vie » de la danseuse que je suis.

Le rapport aux danses du bal folk

Sur quelles danses se former ?

A la question Sur quelles danses estimez-vous important de vous former ? :

  • 28% déclarent Toutes
  • 23% les danses à figures (Avant-deux, Congo…)
  • 17% les bourrées
  • 15% les danses de couple
  • 10% les danses en rondes, chaînes…
  • 7% autres

Dans autres, on retrouve les mentions libres :

  • des danses spécifiques (pizzica, mazurka, fandango, Polska…)
  • des répertoires spécifiques (danses d’autres pays)
  • des thématiques spécifiques (improvisation dans la danse…)

Je me suis formée sur les danses que je ne parvenais pas à attraper au cours du bal mais je ne sais pas si c’était « important », peut être plus nécessaire pour moi.

Aller approfondir les terroirs pour sortir des grands classiques du bal folk.

Je cible plutôt des répertoires géographiques que des typologies.

Toutes, Le plus important au début sont les 4 pas de bases (polka, scottish, mazurka, valse,) puis apres on peut aller vers la bourrée, polska ou encore rondeaux…

Toutes, Si on pense au coté collectif il reste important de se former aux danses qui nécessitent que tout le parquet soit dans la même dynamique. Puis aux danses où un petit groupe doit être sur la même dynamique. Mais ceci vaut aussi pour les danses de couple puisque le sens du bal inclu tout le parquet..

Les danses faciles

Sans trop de surprise, les danses considérées comme “faciles” sont les plus répandues : cercle circassien, chapelloise, an dro. Les danses de couples sont aussi fréquemment citées, notamment la scottish ou la mazurka (danse qui figure d’ailleurs dans les deux listes, facile et difficile).

Plusieurs personnes font toutefois la remarque que même les danses réputées faciles d’accès ont leur niveau de difficulté (par exemple tourner à la valse) ou que la facilité de la danse dépend aussi du partenaire avec lequel on la pratique. Plusieurs personnes font donc remonter qu’il s’agit avant tout d’une question de perception. Certains considèrent d’ailleurs qu’aucune danse n’est facile. D’autres considèrent que toutes les danses sont faciles.

En raison de noms de danse parfois mal orthographiés dans les réponses, il a donc dû falloir trancher à certaines occasions. Il y a de nombreuses références au “cercle” qui pour moi signifie sans doute “cercle circassien” mais peut également signifier les danses en cercle d’une manière générale. J’ai donc laissé les deux dénominations. J’ai fusionné les dénominations “rond” et “rondes”. À plusieurs reprises, j’ai trouvé les mots “polska” et “shottish”, que je soupçonne en fait être “polka” et “scottish” mais sans certitude, j’ai laissé les deux appellations. Je soupçonne également “danse poumette” d’être la “Pometa”. J’ai également transformé une “Gavotte de l’Aventure” en “Gavotte de l’Aven” après avoir vu plusieurs noms manifestement transformés par le correcteur d’orthographe d’un téléphone.

Danses faciles et danses difficiles

A tout ceci s’ajoute de nombreuses réflexions des danseurs et danseuses, sur leur perception des différentes danses :

Je m’ennuie lors des Scottish et des B2T, à mon avis principalement parce que je ne les connais pas assez pour savoir les varier suffisamment pour m’amuser.

Faciles pour moi peuvent cependant être difficiles à transmettre et à acquérir. Même les basiques du bal ont différents niveaux de lecture.

Les danses les plus communes du bal folk / trad, car on a vite l’occasion de les maîtriser (scottish, mazurka, valse, cercle circassien…).

Je crois qu’aucune danse n’est facile si l’on veut la danser vraiment bien (avec précision, dans l’esprit de la musique, etc.) mais je dirais qu’il existe des danses, comme la scottisch ou le cercle circassien, par exemple, qui sont « accessibles » (plutôt que « faciles »), au sens où ce sont des danses que l’on peut apprendre rapidement (avec une explication sommaire, on peut immédiatement les danser – certes « mal » d’un point de vue technique, mais tant qu’on est dans le rythme et qu’on respecte l’espace des autres, on peut danser).

À la lecture de ces différentes remarques, je note que la définition des termes est importante. Ainsi, effectivement le distinguo entre danse « facile » et danse « accessible » m’a l’air très pertinent, et il existe certainement différents termes qu’il faut expliciter.

À titre personnel, je remarque qu’il y a de nombreuses mentions de la valse (3 temps, mais aussi parfois 5 temps ou 8 temps) et je trouve étonnant qu’elle soit si souvent citée comme facile, alors les stages pour apprendre à bien tourner sur la valse me semblent très demandés.

Les danses difficiles

Il a fallu de nouveau retraiter les réponses pour les mêmes raisons sus-citées, par exemple “pas de bourrée du Morgan” a été corrigé en “bourrée du Morvan”. Je pense que la plupart des références au “congo” se réfèrent au “Congo de Captieux”, mais comme il existe plusieurs formes de congo, j’ai laissé les deux dénominations. L’expression “danses à figures” revient très régulièrement et je pense désigne les contredanses de type quadrille comme le Congo de Captieux. Les termes relatifs aux “valses impaires” ont été harmonisé en “valses asymétriques”.

De nouveau, certaines réflexions apportées par les danseurs, me semblent particulièrement pertinentes, et en voici quelques extraits.

Difficile à danser ou difficile à interpréter???

Celles avec qui cela ne passe pas bien avec mon ou ma partenaire ou avec des groupes qui ne sont pas d’assez bonne qualité ou pas avec une rythmique de danses.

Les danses qui mettent en jeu des techniques corporelles spécifiques.

Celles qui impliquent des appuis en contre-temps … danses du Sud-Ouest, branle d’Ossau …

Est-ce qu’il y a des danses que vous ne dansez pas car elles sont trop difficiles ?

À la question “Est-ce qu’il y a des danses que vous ne dansez pas car elles sont trop difficiles ?”, sans trop de surprise, ce sont les mêmes répertoires estimés difficiles dans les réponses précédentes. Mais je note que les explications sont plus précises.

Bon nombre de personnes ne dansent pas tant qu’elles n’ont pas pris au moins un stage, mais tentent dès qu’elles ont quelques notions. Plusieurs répondants évoquent se mettre sur le côté ou en bout de chaîne pour pratiquer et ne pas déranger les autres. Enfin, d’autres précisent qu’ils ne se limitent pas, préférant “essayer quand même”.

Certaines personnes préfèrent ne pas danser les danses qu’ils ne connaissent pas, non pas parce qu’elles semblent trop difficiles, mais parce qu’ils ont peur de déranger les autres, parce qu’elles sont trop fatigantes, ou parce qu’ils n’y prennent pas de plaisir. Certaines personnes précisent qu’elles ne dansent pas, mais qu’elles observent les autres pour tenter de comprendre la danse de l’extérieur. Enfin, certaines personnes expliquent ne pas danser certaines danses car elles sont trop peu vues en bal, donc mal maîtrisées (avec ou sans stage).

Le Congo car les danseurs ne veulent pas de débutants.

Les danses de couples classiques comme la valse ou la mazurka (pression de « mal danser »).

Non, mais je choisi soigneusement ma place pour pas trop gêner (en bout de chaîne par exemple).

Non plus maintenant, si je ne connais pas la danse j’observe la première fois et je m’y essaye les fois d’après jusqu’à choper le pas. Par contre, pendant plusieurs années j’ai très peu dansé les mazurkas parce que je n’arrivais jamais à me caler sur la musique hormis avec un très bon meneur.

Il est à noter que plusieurs personnes ont cité l’anacrouse dans leurs réponses.

À la question avez-vous dû réapprendre certaines danses, 64% des répondants ont répondu oui, 20% je ne sais pas et 16% non.

La question est-ce qu’il y a une ou plusieurs danses que vous savez ne pas danser de manière « correcte et/ou traditionnelle » ? Si oui, laquelle et pourquoi ? était un champ de texte libre. À cette question, la plupart des personnes répondent à l’affirmative. Les raisons invoquées sont multiples :

  • ont appris par mimétisme, et donc suspectent faire de l’à-peu-près
  • ne connaissent pas assez la danse pour savoir si leur pas respecte ou non un aspect traditionnel
  • sont conscients d’avoir appris une version simplifiée (notamment au branle de Noirmoutier)
  • sont conscients de manquer de vocabulaire, de dynamique du pas, de méconnaître les variantes…
  • ne savent pas si ce qu’on leur a transmis est correct ou non

Il y a une réponse qui m’interpelle, celle de ne pas savoir si ce qu’on leur a transmis est correct ou non. On peut bien sûr débattre de ce qui est « correct » ou ne l’est pas, mais il me semble important que les transmetteurs aient l’honnêteté intellectuelle, dans la mesure du possible, de préciser ce qu’ils transmettent ou d’expliciter le choix qu’il font de transmettre un pas plutôt qu’un autre, même s’il est simplifié.

Les freins

A la question Pensez-vous que votre organisation de vie (temps, finances) et/ou locale (accès à des associations), vous permet de vous former comme vous le souhaitez ?, 50% des répondants ont indiqué oui. 50% ont indiqué non.

La question si non, pourquoi ? Qu’est-ce que les organisations ou transmetteurs pourraient faire pour vous permettre/motiver à y aller ? était un champ libre pour que les danseurs expriment leurs freins à se rendre en stage.

Enquête : Freins

Les réponses libres ont été réorganisées en 7 catégories pour plus de lisibilité :

Le temps : la personne fait des choix en fonction de son temps de loisir disponible, on a notamment des personnes avec enfants, du travail en horaires décalés, impossibilité de prendre des vacances l’été…

La distance : les personnes habitent trop loin, n’ont pas accès aux transports en commun ou à un véhicule, la communauté est trop petite et les occasions sont rares, les associations rares ou inexistantes.

L’offre : c’est souvent lié à la distance, mais les opportunités proposées ne sont pas satisfaisantes (pas assez régulières, sur des thématiques qui ne sont pas intéressantes, ou à un niveau inadapté pour la personne). Plusieurs critères qui font que l’offre proposée n’est pas satisfaisante (niveau des apprenants trop hétérogènes, entre-soi, validisme…)

Les finances : certaines personnes avec peu de revenus doivent faire des choix en raison de leurs finances et aimeraient explorer d’autres formules aménagées pour toutes les bourses.

L’enseignement : personnes qui expriment leur difficulté d’avoir accès à “un bon transmetteur” ou une personne spécialisée dans la danse qu’ils aimeraient apprendre …

L’organisation : quand il existe une offre de stage et de bals, mais qu’elle est inaccessible pour différentes raisons (horaires qui ne correspondent pas, format qui ne convient pas, la semaine plutôt que le week-end…)

La communication : Manque d’accès à l’information, soit parce que les organisations communiquent mal, soit la personne ne va pas la chercher.

Quelques exemples de réponses :

Le niveau des stagiaires. Je n’ai plus envie de me retrouver dans des stages avec des niveaux de danseurs·euses trop hétérogènes. J’ai l’impression que ça ne sert à personne au final. Les débutant.e.s sont paumé.e.s et les experimenté.e.s ne trouvent pas ce pour quoi iles étaient venu.e.s

Le temps et l’envie de s’investir. Comment arriver à rendre attractif un stage (la réponse m’intéresse).
Moi aussi, la réponse m’intéresse

Manque d’ateliers dans certaines régions et certains « transmetteurs » manquent de compétences !

Étant au sein d’une association de transmission des danses, aujourd’hui nous manquons de forces vives et de ressources (salles, matériels …) pour mettre en œuvre des démarches de transmission pour des danses avancées/difficiles.

Il y a aussi, fort heureusement, des gens avec des idées pour palier à ces freins.

Système de troc de transmission pour éviter de multiplier les coûts financiers de la formation.

Ne pas faire les stages le matin, mais je comprends que pour des raisons logistiques, c’est souvent le seul créneau possible. Rarement couchée avant 4-5h en festival, à 11h je dors encore.

Garder mes enfants / proposer plus de stages avec des spécialistes reconnus du terroir concerné.

Stage idéal et recommandations

Si demain vous pouviez avoir le cours ou le stage de vos rêves, quel serait le thème et/ou le professeur ?

Les réponses (champ libre) à cette question sont très variées. Je note quand même quelques remarques très judicieuses à mon sens.

  • Des répertoires spécifiques : bourrées, fandango, branle de la vallée d’Ossau, Congo de Captieux, polka, Rigodon…
  • Des danses qui (pour moi) ne rentrent pas forcément dans le champ des danses du bal folk : Tango, Forro, Samba de Gafiera, Kizomba
  • Des répertoires traditionnels d’autres pays que la France (danses italiennes, africaines, grecques;)
  • De la connexion en danse de couple, de l’analyse du mouvement,du changement de rôle, de la musicalité…
  • Des lieux de festivals ou de résidences, plutôt que des thématiques particulières
  • Des gens qui sont ouverts à tout sans a priori

Dans la vingtaine de personnes qui plébiscitent des stages de danses de couple, on retrouve la volonté de travailler l’intention, l’improvisation, la qualité de la connexion, la posture, la relation au corps, la relation à l’autre, le double rôle, la musicalité, la créativité… Toujours dans les danses de couples, plusieurs répondants souhaitent travailler des répertoires hors bal folk, notamment tango, kizomba ou forrò, mais des fois simplement pour les mixer dans leur bal folk.

Difficile question ! Peut-être quelque chose du style « danser en s’économisant ou sans se faire mal ni faire mal » . En cours quasi particulier pour que l’enseignant/e puisse adapter aux spécificités de chacun·e.
Et sinon, plus « classique », un stage sur l’écoute et la transmission de ce qu’on ressent de la musique dans les danses à deux

Trouver un équilibre commun dans les danses de couple.
Comment ne pas faire mal à ses partenaires de danses et à soi-même.
Comment se sentir libre dans la danse tout en respectant la liberté de l’autre ou les limites de l’autre.

Tout peut être intéressant tant que le professeur s’est formé et connaît bien la danse enseignée (énergie à donner, relation à la musique, contexte social, variabilité….)

Une personne ayant une solide connaissance de l’histoire et ayant étudié le collectage.

[…] Stages incluant des formations musiciens/danseurs pour comprendre cette relation particulière et essentielle, enseigner la musique aux danseurs et la danse aux musiciens, diminuer cette séparation musique/danse. Avoir un apport culturel et historique pour comprendre les origines et l’évolution actuelle et entrevoir les different points de vue pour mieux les comprendre et pouvoir reconnaitre leur importance respective[…]

Pour niveau avancé, toutes les danses les plus difficiles ou subtiles : fandango, valses impaires etc, et tous les codes sociaux du bal verbalisés.

Trois thématiques : danses basques avec Adar, bourrées auvergnates ou berrichonnes (pas d’idée d’intervenant.e.s) – Danses poitevines avec Christian Pacher.

Auvergne : Josiane Enjelvin, Poitou Isabelle Berguigny, Sud-Ouest, Dani Detammaecker, Limousin avec Gilles Lauprêtre, Berry avec David de Decibal, Bourdonnais avec Thierry Bouffard..

À la question « Quels sont les lieux d’apprentissage que vous recommanderiez ? » pour recenser un festival, un professeur, une organisation que vous appréciez et que vous tenez comme référence, les résultats sont éloquents. 28% des répondants recommandent Gennetines comme lieu de référence pour l’apprentissage des danses du bal folk, malgré quelques désidératas. C’est de très loin la référence la plus cité, devant les Brayauds, 4% des répondants.

Gennetines, ça a beau être l’usine, je suis tombée sur des stages vraiment cools (en particulier en bourrée 3 temps). Mais c’est super aléatoire: parfois je me rends compte qu’il y a trop de monde ou que le niveau est bif bof donc je pars. C’est d’ailleurs le seul festival dans lequel je fais autant de stages.

Est-ce que ce n’est pas aussi le seul qui en propose autant ?

Gennetines principalement, pour la diversité des enseignements et le cadre propice dans lesquels ils prennent place (stages de 2h à thème précis, et bal le soir pour mettre en pratique)

Éviter Gennetines ! bien qu’il y ait d’excellents animateurs : Thierry Bouffard, Maxime Chevrier, Christian Pacher, Agnès Perez, Geraldine Constant, Martin Coudroy, Gabriel Lenoir, Dani Padpé, Christian Frappa et tous ceux que je ne peux pas citer mais qui sont excellents.

Il faut savoir, parce que dit comme ça, c’est tentant quand même !

Liste des transmetteurs idéaux et recommandations de lieux d’apprentissage

Avec la question Quels sont les lieux d’apprentissage que vous recommanderiez ?, l’objectif était d’avoir une liste de lieux (et éventuellement de formateurs) de référence pour établir une liste plus ou moins exhaustive. 161 références directes ont été rapportées, de lieux ou de personnes de “bonne réputation”, reconnues pour leur qualité.

PS : Je n’ai pas trouvé les sites internet de tout le monde, donc si vous les connaissez, n’hésitez pas à m’envoyer un petit mail.

Les transmetteurs·trices

Réponses détaillées

Il me semble intéressant de se pencher sur quelques réponses développées. Car au-delà des recommandations, les répondants expliquent aussi parfois les raisons de leur choix.

Alors c’est pas complètement de la danse mais le stage de Matières vivante en non mixité sur l’autodéfense en bal est génial et super centré sur la corporalité. D’ailleurs leur stage 3 temps full corporalité et théâtre forum a l’air complètement fou (mais trop cher pour moi).

Je ne sais pas quelles sont leurs activités actuellement, mais j’ai longtemps fréquenté assidûment l’association Terre à Pied à Grenoble. Il y avait un programme de cours et stage dynamique et diversifié, porté par une équipe avec pas mal de jeunes mais plutôt intergénérationnelle. C’était très fun, et on pouvait facilement danser une à deux fois / semaine, en plus de se faire des super copains-copines.

Je recommanderai surtout de s’initier avec différentes personnes, pour ne pas verser dans l’ayatolisme de « c’est Machin qui a dit ça ». J’apprécie Gilles Lauprêtre, Christian Frappa, l’équipe des Brayauds, Solange Panis (tout ça pour les bourrées), Sylvie Berger de Montpellier (pour une palette large et un vocabulaire de pas à réinvestir), Thierry Bouffard (un maître à danser diplômé très pédagogue), Gérard Godon (pour s’initier au chamallow très cool et très classe, sans se prendre la tête), Baptiste Delaunay (pour des approches un peu différentes, qui propose des alternatives permettant de s’amuser sans se cramponner au trad de pépé et mémé , mais sans gêner la danse des autres.).

Plein… La liste est longue, mais je vais avoir tendance à privilégier les profs qui dégenrent la danse et les festival qui vont dans le mélange des styles (trad et folk).

Une recommandation : les initiations de bals sont un bon endroit pour rencontrer, échanger et partager des moments très intéressants au niveau de l’apprentissage tant pour les novices que les experts.

 Les professeurs : ils sont nombreux à avoir ce talent de relier les racines et les évolutions, qui affirment ne pas détenir de vérité définitive, tout en défendant l’âme d’une danse pour en garder la spécificité.

Les ressources

À la question Est-ce vous consultez des ressources, régulières ou ponctuelles ? Si oui, lesquelles ?, 22,7% des réponses est non, à égalité avec Vidéo / Youtube.

Dans ce résultat, « non » ne concerne pas le nombre de personnes n’ayant pas répondu. La réponse non comprend que les réponses explicitement négatives : non, non pas vraiment, non je ne sais pas où chercher, je ne suis plus fan à fond, non je manque de temps, non il faudrait… La question étant un champ de texte libre, les réponses comportant plusieurs éléments (exemple : collectages et vidéos) ont été scindées.

Enquête - Ressources

Dans cette enquête, je pense qu’on peut noter la prédominance du support numérique dans son ensemble (vidéos, recherches internet, sites d’associations…), et particulièrement le recours à la vidéo. Il y a beaucoup de personnes qui ne mentionnent que Youtube, mais parfois en y incluant des bémols (difficulté à retrouver les danses, peu de vidéos bien conçues et de qualité).

Les supports papiers, notamment les livres, semblent difficiles à trouver ou peu utilisés. Les brochures qui sont trouvées ou consultées proviennent de festivals. Je n’ai pas ou peu vu de mentions des magazines comme Trad Mag, ni de support radio (qui pourtant existent).

La notion de “personne ressource” est un concept intéressant qui est revenu dans plusieurs réponses. Les gens qui vont se renseigner, non pas auprès d’une institution, mais des personnes, transmetteurs ou musiciens, les “sachant” de la danse, qui vont transmettre le renseignement mais à l’oral.

Tout ce que je peux trouver… Amis formateurs… Atelier… Internet… entre autre Youtube.

Des personnes qui savent.

Des profs ami.es à moi dans le sud. J’aimerais avoir plus de ressources et même peut-être de littérature mais c’est pas super facile à retrouver. J’aimerais co-créer un espace de rencontre de transmission orale, intellectuelle, corporelle et de pratique

Enfin, 5,8% des répondants annoncent suivre des sites internet d’agenda en ligne, principalement dans le but de suivre la programmation des bals : AgendaTrad, Trad75….

Les ressources citées

Les ouvrages

Les associations régionales / nationales et bases de données

Toutes ces ressources ont été citées par les répondants, mais vous pouvez en trouver encore d’autres sur la page Ressources du site de la FAMDT.

Divers

Certaines remarques pertinentes viennent également apporter un éclairage supplémentaire avec :

  • des gens qui recherchent des sources dans plusieurs langues (italien, anglais, français),
  • qui ont des difficultés à trouver / acheter des ressources physiques depuis l’étranger (Nouvelle-Zélande)
  • qui aimeraient co-créer un espace de rencontre de transmission orale,  intellectuelle, corporelle et de pratique
  • plusieurs personnes mentionnent des recherches ou des ressources trouvées par hasard, ou dont elles ne se souviennent plus bien > pas de méthodologie spécifique
  • certaines personnes précisent qu’elles recherchent des vidéos de transmetteurs spécifiquement pour réviser des pas
  • une personne a créé une expo sur les danses trad de Vendée ya 10 ans
  • plusieurs mentions de la musique, de gens qui disent acheter ou écouter beaucoup de musique

A titre personnel, je ne m’attendais pas à un recours aussi important à la vidéo. Pourtant, je fais également moi-même pas mal de recherches et j’ai constaté qu’il est difficile de trouver de « bonnes sources », que ce soit trouver des démos de qualité, des explications, ou tout simplement un angle correct pour pouvoir étudier le pas.

Il me semble donc à la fois évident et important de travailler sur les fonds vidéos disponibles en ligne. Plusieurs personnes plébiscitent les vidéos de Kenleur, et il y a une sacré raison à cela. Si toutes les danses avaient leur vidéo tutoriel de cette qualité, nous serions bien mieux armés.

Quant aux autres contenus, notamment les livres, les dvd de danse et les fonds de collectage, je ne suis pas seule à penser qu’il faut faire un gros travail de présentation et de pédagogie pour les rendre accessibles et agréables à la lecture.

Conclusion

Pour finir, félicitations si vous avez lu l’intégralité de cette analyse. Pour moi, la lecture de ces réponses ouvre de nombreuses questions s’ouvrent sur la construction de la communauté du bal folk :

L’importance de la transmission informelle, sur le parquet, le mimétisme, les effets de mode… Si ça fait part de notre communauté (et c’est même historiquement la base de notre transmission), alors comment les associations et les transmetteurs et transmettrices peuvent amener de l’intérêt à la technique et à l’historicité ? Comment valoriser les savoirs en sachant que ce mode de transmission informel perdure de manière forte ? Comment prendre de l’espace là où les gens vont se former (en bal et en festival) ?

Comment mieux identifier et valoriser les personnes qui vont enseigner et transmettre, et comment les accompagner pour mieux diffuser le savoir ? Comment rendre les contenus et les enseignements attractifs ?

Il y a manifestement un questionnement et un gros enjeu sur la mise en place de niveaux dans les stages. Comment proposer une offre intermédiaire / avancée plus solide, mais en trouvant comment accueillir les personnes qui n’ont pas le niveau ou n’ont pas lu le descriptif ?

Dans les commentaires, je vois beaucoup de rapports conflictuels entre les débutants qui danseraient mal, les gens impolis qui prennent trop d’espace, les bons danseurs qui font de l’entre-soi, les gens qui improvisent sur le parquet qui gênent les autres, les problèmes d’invitation… Il semble que la circulation en bal et le respect des règles sociales et de la politesse soit également un sujet récurrent. Faut-il des stages pour régler ces problématiques ?

Enfin, à la lecture de ces résultats, il semble que les répondants soient à la recherche de quantité, mais également de qualité de l’enseignement, avec des professeurs qui cultivent aussi bien la technique de danse que la pédagogie et la maîtrise du corps, le tout dans la bienveillance.