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Développer l’énergie en danse de groupe, à quoi ça sert ?

Il y a quelques temps, mes copines du groupe Les Conteuses de Pas ont organisé un atelier pour apprendre « la connexion de groupe et l’énergie en rondes ». Une idée que je trouve absolument brillante car elle est nécessaire et – il faut bien le dire – pas toujours bien présente en bal. Les danses de groupes ont souvent la réputation d’être un peu barbantes, et c’est tout simplement parce-que beaucoup de gens ne savent tout simplement pas y mettre du groove.

Danser à l’unisson, simple ou compliqué ?

On parle donc de danser en groupe, que ce soit en lignes ou en rondes, de 3 personnes ou de 30, voire plus… On se tient par les mains, les bras, les coudes, les petits doigts… Les pas sont généralement « assez simples » et répétitifs, la musique bien rythmée. Donc en théorie ça devrait être facile, non? Oui sauf qu’il y a les grands, les petits, ceux qui font des grands pas, d’autres qui sont à contretemps, ceux qui mettent trop d’énergie, ceux qui n’en mettent pas assez…

Normalement quand ça danse bien, on a un sentiment d’unité, un truc fluide qui tourne bien qui peut accélérer ou ralentir à l’unisson, où chacun peut soutenir physiquement son voisin et permet de garder cette même énergie pendant 10 minutes en limitant la fatigue. Un groupe où on s’amuse, donc, on n’y attend pas que le temps passe…

Installer une dynamique est indispensable dans les danses de groupes, sinon c’est vite lassant. Comme en danse de couple, il faut établir une connexion avec son partenaire pour bouger efficacement en rythme. Sauf que ton partenaire il est en contact avec un autre, qui est en contact avec un autre… donc si on le faisait correctement on devrait limite être capable d’être en contact avec le bout de la chaîne, non ?

Voilà pourquoi ça demande du boulot !

Photo : Julien Wieser Folkographie https://www.facebook.com/julienwieserfolkographie/
Combien de chaînes dans cet immense cercle ? Et tout le monde doit trouver la bonne harmonie. Bon courage…
Photo : Julien Wieser Folkographie

Parfois, quand je vois les bretons danser j’ai l’impression de voir comme une petite armée marcher au pas. L’énergie développée par des danseurs en harmonie me semble ressembler à un état de transe ou à une espèce d’incantation hypnotique.

En fait je trouve beaucoup plus intéressante de bosser sur le développement de l’énergie que sur l’apprentissage des pas en eux mêmes. Même pour un débutant et qui ne connaîtrait pas bien les pas, il vaut mieux se concentrer sur l’énergie du groupe pour ne pas casser sa dynamique. Et personne ne veut être le lourdaud qui ralentit tout le monde.

Photo : Julien Wieser Folkographie https://www.facebook.com/julienwieserfolkographie/
Photo : Julien Wieser Folkographie

Ce n’est pas grave de ne pas savoir faire le petit saut de cabri à l’instant X, mais c’est très important de savoir donner l’impulsion à ce moment-là pour maintenir la dynamique du groupe.

La danse de groupe c’est donc effort partagé. Un peu comme si vous deviez pousser une voiture ensemble et en rythme, ça demande un peu de coordination.

Une relation entre les musiciens et les danseurs

L’énergie développée par les danseurs est directement liée au groupe de musique. Si la musique est mollassonne, les danseurs auront plus de mal à mettre en place une synergie commune. C’est l’avantage des chansons à répondre, elles renforcent ce lien entre les danseurs et les musiciens.

Ciac Boum, un groupe qui envoie tellement de patate qu’il faut y mettre un peu du sien pour danser !
Vidéo par Accordéoniste Flou

Une relation entre les danseurs et les danseurs

Qui broie mon petit doigt encore une fois sera décapité
Qui broie mon petit doigt encore une fois sera décapité

Un jour après une danse, mon voisin d’andro me dit “je savais qu’on allait bien danser dès l’instant où on a accroché nos petits doigts”. L’idée m’a fait rire, mais c’était assez vrai : danser avec quelqu’un qui va fracasser ton petit doigt ou tirer ton bras pendant toute la danse peut être un véritable cauchemar, et quand on pense que les danses bretonnes peuvent être deux fois plus longue que les danses folk…

Petite typologie des danseurs lourdauds qu’on croise parfois en bal :

  • celui qui insiste pour rentrer dans le cercle alors qu’il n’y a pas la place
  • celui qui bouge les bras à contretemps ce qui t’oblige à avoir un bras dans le temps, un bras à contretemps
  • celui qui te broie le petit doigt et qui te fais découvrir des muscles inconnus de la main
  • l’amorphe qui danse bras ballants
  • celui qui tente des pas persos dans une danse où tout le monde fait pareil

La clef de la danse de groupe, c’est donc l’écoute du voisin. Le nerf de la guerre, encore et toujours.

Le squateur de cercle
Le squateur de cercle, quand t’essaie juste de garder le cercle a une bonne taille

Améliorer ma danse de groupe peut-elle améliorer ma danse de couple ?

J’aurais tendance à penser que toute technique de danse aide à améliorer les autres. Mettre se mettre au diapason d’un groupe et se mettre au diapason d’un partenaire pour une danse de couple sont deux notions qui se rejoignent. Être à l’écoute et développer une énergie régulière ça marche dans tous les cas.

En plus apprendre à avoir du plaisir dans une danse de groupe vous permettra enfin de les danser et non pas de rester sur le bord.